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Bientôt 150 ans d’émigration bretonne en Amérique

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Le musée américain est ouvert jusqu’au 31 août 2024

L’exposition « Ces Bretons d’Amérique » est à nouveau visible à Tronjoly, cet été à Gourin. Elle retrace 150 ans d’émigration de nombreux Bretons du secteur de Gourin. À ce jour, environ 5 000 Bretons vivent à New-York (États-Unis).

inauguration en 2023 DE LA STATUE EN BRONZE

Inaugurée l’année dernière, la nouvelle statue en bronze a remplacé celle, en composite, qui avait été offerte à Bretagne TransAmerica, par la compagnie Air France, pour symboliser l’émigration bretonne vers les Amériques.

La statue blanche en résine a 40 ans

photo ouest-france

Cette statue blanche est historique car elle fut créer spécialement pour la première cérémonie de commémoration du débarquement des forces alliés en Normandie lors du quarantième anniversaire (il y a tout juste quarante ans). Cette première cérémonie française avait été organisée sous la présidence de François Mitterand, à l’occasion de la visite de Ronald Reagan, président des Etats-Unis d’Amérique à l’époque.

Photo: Ouest-France

photo ouest france
Place de la guinguette à Gourin en 1985 (photo Jo Cospérec – Ouest-France)

C’est Air-France qui l’a faite construire en 1984. Installée sur les plages de Normandie lors de la commémoration de 1984, elle a été récupérée à Brest par l’agence locale d’Air-France.

L’agence Air-France de Roudouallec ferme ses portes, Bretagne TransAmerica reprend la vente des billets d’avion… Air-France offre cette statue à Bretagne TransAmerica.

C’est en 1985 que fut installée cette statue en résine blanche sur la place de la guinguette d’abord… et en 1986 sur la place de la Victoire.

Lors des fêtes des retrouvailles en 1989, Maurice Galli, dessinateur de la célèbre bijouterie Typhany’s de New-York et maître de cérémonie, nous a laissé cette carte postale en mémoire de cette fête des retrouvailles qui avait eu lieu la même année à la salle Jacques…

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statue blanche 1989 JEAN FRANCOIS BAUDET
Place de la Victoire en 1989. Parterre en forme de drapeau américain fleuri par Gérard Le Goff.
Statue blanche installée sur la place de la Victoire en 1989, croquis par Maurice Galli, créateur de bijoux chez Tiphany’s à New-York.
Coupure du journal Ouest-France en 1988
projet dans le crapouillot
Projet de statue en granit breton de BTA en 1987

Gourin sous les drapeaux américains pour une semaine de retrouvailles

Article de J.P.A..

Ouest-France du 02/08/1988

« GOURIN: Une haute statue de la Liberté en polyester, brandissant l’hermine bretonne de la main droite et tenant un biniou de l’autre, faite nouveau face depuis quelques jours, au vaillant poilu du monument aux morts de Gourin, place de la Guinguette devant un parterre de fleurs représentant le drapeau des Etats-Unis. Drapeaux canadiens, québécois et breton flottent également aux fenêtres pour cette réédition de la semaine de retrouvailles franco-américaines destinés à rappeler aux cousins, tontons et proches parents d’Amérique qu’on ne les oublie pas. Mais le touriste de Londres, Bruxelles ou Munich, tombe des nues en découvrant sur l’axe Lorient-Roscoff, d’amples panneaux indiquant « Gourin, capitale de l’émigration bretonne à New-York ».

Comment oublierait-on les émigrés d’hier puisqu’ils sont encore un certain nombre à revenir au pays pour les vacances dans leurs coquettes maisons à la mesure de leur labeur et de leur réussite. Et à envisager de s’y fixer à l’heure de la retraite (voir pour y relancer quelque activité ou commerce cas plus rare). Depuis plus d’un siècle, il n’est guère d’habitants du canton et environ à ne pas compter parmi les siens un parent inscrit pour un aller simple ou avec retour outre-atlantique.

D’illustres figures

Quelques 116.500 Bretons auraient émigré en Amérique en l’espace de moins d’un siècle depuis 1880 dont 55.000 aux Etats-Unis jusqu’à 1970. (« chiffres qui ne comptabilise ni les émigrants ayant rallié les USA après un séjour au Canada, ni les enfants des émigrants ») note Martine Cariou de Lesneven, auteur d’une thèse récente sur le sujet.

L’hémorragie bretonne ne date pas d’hier. Les premiers émigrés bretons outre-Atlantique ont laissé de grands noms: Jacques Cartier, La Fayette, colonel de la Rouerie, Mauduit du Plessis d’Hennebont, Louis de Kerlérec de Quimper, qui fut gouverneur de la Louisiane…

Et il y a une « Gourin-City » dans l’Alberta (Ouest du Canada) à avoir été fondée peu après 1911 par la famille du Gourinois Nos Ulliac.

Un foyer d’émigration

En moins d’un siècle, ce sont plus d’un million de Bretons qui quittèrent la région pour d’autres régions de France dont 400.000 pour la région parisienne. De 1900 à 1970, ce mouvement touche un quart de la population dont 250.000 Finistériens et 180.000 Morbihannais. Un sur sept rallia les Amériques entrainant parfois l’ensemble des siens dans son sillage, le principale foyer de ce courant démographique restant les Montagnes Noires.

Plusieurs causes à ces départs: la crise du textile après l’apparition des tissages mécaniques, la concurrence faite à la pêche bretonne par des armateurs de Boulogne, le morcellement des terres et les structures encore féodales, auxquelles succéderont celles d’un pouvoir centralisateur déstabilisant. Plus tard, dans les années 1902 à 1907, les persécutions religieuses, la dissolution des congrégations ayant entraîné de forts courants de solidarité pour les rejoindre. C’est ainsi que des familles rallièrent des Oblats au Canada –   » Pour que leurs enfants restent chrétiens « .

La principale motivation fut cependant économique – et l’est restée – compte tenu des salaires ayant été de cinq à six fois plus élevés qu’en France et même qu’à Paris pour maintes tâches manuelles. Du temps où les capitales exploitaient la substances des provinces.

De 12 sous à 20 F par jour

Quand en 1881, après son service militaire, le tailleur de Roudouallec Nicolas Le Grand accompagné de Bourhis, gagne la Connecticut, son revenu passe de 12 sous quotidien à 20 F par jour! Son retour triomphant, moins de quatre ans plus tard du « pays des Indiens » fit l’effet d’une traînée de poudre.

Après 1848, plus de 60 ha de terre furent offertes au Québec aux colons de 18 ans. Un vrai mirage! Le trappiste de Leuhan, Joseph Navellou, créa une ferme modèle de 720 hectares près de Montréal en 1887. Job Daouphars réussit pour sa part à acheter une ferme près de Sharon. Mais on compte peu d’exploitants agricoles parmi les émigrés. Ils trouvaient surtout à s’employer comme ouvriers agricoles ou d’usines, jardiniers, fleuristes, femme de chambre, aide-cuisinier (ères) ou cuisinières, gouvernantes. Quelques-uns se firent trappeurs.

Une colline de triste mémoire…

Ils tiraient leurs revenues le plus souvent de travaux les plus pénibles: ateliers de soierie de Paterson, Lodi, Passaic, Clifton au début du siècle: usine chimique et fonderie de Trenton, Garwood ou Pittsburgh: succursale de l’usine Michelin de Milltown (1901-1929) après avoir travaillé à Clermont-Ferrand.

« Le village de bois que certains habitèrent au début sur une colline, à l’ouest de Milltown, avait été baptisé « Hungry Hill » (colline de la faim) » souligne Martine Cariou. C’est dire que tout n’était pas rose. Une femme gagnait à la succursale de Michelin un dollar par jour hors prime de rendement. « Des journées continues de douze heures étaient payées 13,75F hors prime. » Certaines « usines » à déguster des plats français à New-York ne sont non plus des paradis de tout repos aujourd’hui!

Contre-campagne sans résultats

Mais il est vrai que beaucoup purent faire des économies mieux qu’en France et que quelques uns firent fortune jusqu’à une époque récente. Notamment à New-York et environs au lendemain de la guerre, dans les crêpes et la restauration. Tradition culinaire et hôtelière que s’est maintenue « mais n’engendre plus cependant les queues d’attente des clients enregistrés autrefois sur les trottoirs de New-York. »

Le préfet du Morbihan, chargé (en vain) de faire campagne contre le courant d’émigration en 1926, cite le cas d’un menuisier menacé de faillite, capable d’envoyer à sa mère 27.000F moins d’un an plus tard. Aussi vit-on s’implanter à Gourin, une agence de la Compagnie Générale Transatlantique tenue par un nommé Lidec, ex-clerc de notaire et secrétaire de mairie, surnommé « Marquis de Kerlidec » en raison de ses commissions de 5% sur les billets de traversée à 4.500F en seconde classe. Une autre pour United States Line, tenue par Monsieur Canevet, son concurrent Gourinois. Tandis que M. Bellour était l’agent de la Canadian Pacific à Langonnet et que la Cunard Line était représenté à Roudouallec.

L’agence Bretagne TransAmerica créée récemment à Gourin, perpétue le service. Un service qui compte tenue des nouvelles données réglementant le marché du travail aux Etats-Unis et du va-et-vient régulier établi entre les familles, dispense aujourd’hui plus d’aller-retour que d’aller simples. »

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