par Marie-Renée MARTIN-ROUXEL vice-présidente de l’association « Les amis de Marie Le Franc » de 1990 à 2010
MARIE LE FRANC- Départ pour le Canada en janvier 1906
En 1903, Marie Le Franc est nommée institutrice à Colpo (Morbihan), petit village dans les terres. Loin de l’océan ! C’est l’exil ! Isolée, elle se libère en écrivant : poèmes, souvenirs, états d’âme, qu’elle confie à des cahiers d’écolier puis range dans ses tiroirs. Le soir, sous la lampe, elle lit, intéressée par un livre, elle écrit à l’auteure, Idola Saint-Jean, enseignante à l’université McGill de Montréal. Celle-ci la met en relation avec un journaliste canadien, Arsène Bessette, rédacteur en chef du journal Le Canada français. Durant deux ans ils s’écrivent. A la fin de l’année 1905, Arsène Bessette, séduit par les qualités épistolaires de sa correspondante, l’invite à le rejoindre. Il lui offre un emploi de journaliste…
Atavisme de coureur des mers, besoin inné de nouveaux espaces et d’aventures, insatisfaction professionnelle, deuil sentimental, goût d’écrire et espoir d’être lue… Marie Le Franc tourne ses regards vers ce pays inconnu où l’on parle français et prend sa décision : elle ira au Canada.
Congé de convenance personnelle obtenue par son administration et départ pour Paris, où le capitaine Marchand, informé, vient la saluer mais ne la retient pas. Puis le train pour le Havre et embarquement sur le paquebot « La Gasgogne »
via New-York. Nous sommes en janvier 1906. Elle a 26 ans. Le 5 février 1906, elle découvre New-York sous la neige et prend le train pour Montréal. Son anglais insuffisant, sa tenue inadaptée amusent les voyageurs. Elle se hisse sur sa couchette et cache son humiliation et ses larmes. Elle ne parvient pas à dormir. Au matin, grelottante, épuisée, le visage crispé, les vêtements froissés, elle descend du train. C’est ainsi que l’aperçoit Arsène Bessette sur le quai de Montréal. Elle est loin de l’image de la jeune française spirituelle et audacieuse ! Leur rencontre s’arrête là. Arsène Bessette s’en va. Marie Le Franc se retrouve seule dans cette ville inconnue.
Elle a recours au Consul de France qui l’aide à se loger. Il lui reste 100 francs en poche. Elle trouve un emploi au journal La Patrie et devient l’auteure d’un feuilleton : « Au pays inconnu. Impressions d’une jeune française arrivée hier à Montréal pour y élire domicile ». On apprécie sa plume alerte.
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Marie-Renée MARTIN-ROUXEL vice-présidente de l’association « Les amis de Marie Le Franc » 1990-2010
Marie Le Franc va rester seize années sans revenir en France. Elle va devenir écrivain et enseignera le français dans plusieurs écoles ainsi qu’à l’université Mc Gill de Montréal. Après 1922, elle partagera sa vie entre la Bretagne et le Québec. Montréal deviendra « sa ville » et la forêt canadienne une grande passion.
Sa vie et son œuvre seront partagées entre « ses » deux pays. Un lac porte son nom dans les Laurentides : Le lac Marie-Le Franc . Photo mai 1933 : Les . . Laurentides Bib. Nat. du Canada
Découvrez les livres de Marie Le Franc avec Les amis de Marie Le Franc: Président Gilles Thépot gilles.thepot@wanadoo.fr
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